« Tels que vous êtes, tels que vous serez gouvernés »

Publié le par islamumcogitas

 

Afin d’illustrer cet état de fait, il est nécessaire de faire appel aux réflexions issues des travaux d’un auteur très peu connu : Nas E. Boutammina. Son érudition impressionnante, ses analyses aigües et originales sur le monde pseudo-musulman qu’il baptise d’antésulman où les soi-disant « Musulmans » ou Antésulmans (de « Anté » : contraire de, adversaire de et « -sulmans ») nous met face à une réalité ô combien déconcertante et inextricable ! 

Au-delà des évènements qui se sont déroulés en Afrique du Nord (Tunisie) qui n’est qu’un infime fragment de l’iceberg du malaise séculaire qui s’est enraciné jadis dans le monde musulman et qui a permis l’avènement des Antésulmans. Et leur règne perdure.

Au delà de quelques familles qui tyrannisent, pillent (ils sont capables de voler un pays entier) et mettent en esclavage toute une population, c’est toute une société, une religion, une culture, une mentalité qui se trouve sclérosée, altérée. Il est souvent question de sous-développement économique lorsque l’on aborde ces pays. En réalité, il s’agit de sous-développement mental qui est de loin le plus néfaste, le plus sinistre et le plus destructeur. Avec une telle tare, nul besoin de lorgner vers un développement socioéconomique, culturel ou politique !

Cette réalité crève tellement les yeux que personne ne la voit. Alors, on recherche un exutoire dans la quête frénétique et illusoire dans un lendemain meilleur à travers les instances et organisations étatiques pour les uns, dans des associations et des confréries sectaires pour les autres. Une chose est sûre personne ne se remet en question, aucun n’observe ni n’analyse son état de décrépitude et celle de sa société. Comment et pourquoi en-il arrivé à ce stade ? Ce type de problématique ne l’effleure même pas du moment qu’il trouve sa réponse à travers l’ennemi extérieur, les Autres ! 

Dans son remarquable ouvrage « Les ennemis de l’Islam - Le règne des Antésulmans », Edit. BoD, Paris (France), Mai 2010.), Nas E. Boutammina écrit (pages 35-36) : « […] Les peuples antésulmans s’accommodent de l’« aristocratie » foncière qui dirige les pays. Immobilisme conservateur ainsi que collusion avec les puissances impérialistes, l’intelligentsia politico-financière antésulmane désunies et desservie par des directions corrompues, cultive les frustrations et traumatismes antérieurs qui s’aggravent d’avantage chaque jour.

La complaisance envers les puissances occidentales des couches supérieures de la société qui se liguent avec elles, embrigade les pays antésulmans dans un statu quo. Cela,  sans aucune rénovation interne d’eux-mêmes et des classes dirigeantes, tous deux responsables de leur propre ruine. 

Ce sentiment qui est à la base des remous dans les pays antésulmans ou à travers les coups d’État militaires endémiques, ne se dégage aucune opinion publique constructive. Aux élections truquées se fixent au pouvoir des groupes de tyrans comme la Rome antique n’en a jamais connue. Ceux-ci cherchent d’abord à maintenir une orientation pro tribale qui s’accorde tous les crédits socio politico-financiers, fondements de leur despotisme.

Le désespoir est indescriptible dans le monde antésulman, qui ne verra jamais une quelconque première pierre de l’édifice d’une grande union antésulmane même si elle n’a fait qu’effleurée leur esprit obtus ! […] ».

 

L’Auteur rajoute (pages 36-38) : « […] Au sein des mouvements politiques patronnés par les États tyrans antésulmans, l’embryon d’activité pratique est fondé sur les faibles sentiments à peine conscients des masses hésitantes et indécises.

La vision antésulmane de la société et du citoyen s’est forgée d’après une théorie de la nation antésulmane. Théorie constituée en fonction des aspirations accidentelles et des problèmes politiques spontanés posés par la situation des multitudes de tribus et clans antésulmans.

Aux théories européennes sur la nation, on emprunte et on cuisine la défense et l’illustration de la culture, de l’histoire commune et de l’exaltation du lien territorial. La nation de chaque pays antésulman fut définie sur les bases unitaires et considérée telle une qawmiyya [de qawm, « peuple »], calquée sur Volkstum, tandis qu’on soulignait bien le concept de wataniyya [de watan, « lieu de naissance ou de résidence, patrie »] où l’élément territorial est essentiel. 

Les tribus [ethnies] locales qui se fondent sur les facteurs spécifiques différencient les divers pays antésulmans. Elles rompent la solidarité de lutte de ces pays aux frontières récentes, artificielles et souvent fixées par les anciennes puissances coloniales, incapables de susciter des sentiments d’appartenance à une nation.

Une certaine histoire sainte a été fabriquée, exaltant les hauts faits de la communauté musulmane dans le passé, attribuant tous les phénomènes négatifs à l’autre, à l’étranger, aux impérialistes, aux anti-antésulmans. Mais à aucun moment, les antésulmans n’ont pris le temps d’effectuer une rétrospective de leur histoire, une autocritique. C’est à dire une sorte de questionnement ontologique concernant les individus qui gèrent et qui composent leur société ; de leur mentalité, de leur culture, de leur us et coutume, de leur utilité dans le monde et de la place qu’ils doivent occuper, etc. Au lieu de cela, toute l’histoire est orientée vers une fin : la constitution, vue comme une reconstitution, d’un ramassis hétéroclites de familles et de clans en un ersatz de nation unitaire autonome.

Dès lors, une éthique est fabriquée par les tenants du pouvoir, individus sans scrupules arrivistes et opportunistes. L’individu est subordonné à la nation. Il a le devoir de se sacrifier à la nation et doit y être contraint si besoin est par la force. La nation est la valeur suprême, ce qui est justifiée par une argumentation de type absolutiste. 

Dès lors, les notions traditionnelles d’obéissance à l’État ou à la communauté religieuse [l’« Islam »] furent réinterprétées et institutionnalisées dans cette optique.

Dans les discours et les comportements, l’Islam est interprété non comme une révélation divine sur l’homme et le monde mais comme une valeur nationale antésulmane contre le monde !  […] ».

 

Afin d’abréger cette observation succincte, citons encore notre auteur qui nous servira de référence bibliographique tout au long de notre rubrique sur « Degenerescensus musulmanus ».

 

Nas E. Boutammina écrit (pages 73-75) : « […] Il ne serait pas arbitraire de supposer que l'antésulman se confine dans la futilité plus ou moins aberrante qu’alimentent toutes sortes de fantaisistes politiques et/ou médiatiques. Certes, la futilité n'est guère séparable de l'antésulman, mais la futilité dont il s'agit est celle d'une ignorance apathique.

L'histoire révèle les antésulmans, mais également les antésulmans font l'histoire. Il existe là une navette continuelle non seulement entre une réalité déterminante lointaine et la conscience futile toute proche. La futilité, principe existentiel inhérent à l'antésulman procède à celle du rêve, de l'être enfermé dans son inertie. Au cœur de l'antésulman il y a cet instinct . Et si la futilité, après tout, était plus importante que la réalité ? 

Elle est l'indicateur d'un attrait de la surréalité ! C'est ainsi que l'antésulman peut n'être qu'une girouette agitée par le vent des évènements, la frustration d’une carence de vérité. Bref un chemin où il se perd pour ne jamais se retrouver. Peut-être l'alternance de quelque chose comme une fuite des responsabilités ? 

L'antésulman est conduit ensuite à l'altercation irraisonnée. La futilité apporte le doute et le soupçon, de ce fait, elle corrode l’intelligence et relativise son absolu. De toute manière, elle instaure déjà une phase stupide dans la critique. Lorsque s'avoue, se confirme et se réitère le sérieux de quelque chose ou d’un événement, l'alternance réflexive fait place à l’humeur passagère remplie de dénonciation, de violence, de controverse. 

Face aux gouvernements, l'antésulman fomente des objections éphémères, sans risques et, empreint de fabulations faciles, d'enthousiasme inconsistant ou de logomachie nébuleuse et évasive ; mais également avec ses capacités amorphes de mobilisation psychologique. C'est par la porte étroite de la futilité que les masses antésulmanes stupides  essayent d’entrer dans le monde de la réalité.

Enfin, la futilité donne naissance au verbiage, le verbiage à l'audience, l'audience à des attroupements élargis par la propagande [intoxication médiatique], la propagande aux plans de manipulations des forces sociales, ces forces à une opinion au service des plans des stratèges du gouvernement militaro-plouto-traditionniste (Militaire, Ploutocratie et Traditionniste). 

Si les antésulmans paraissent toujours n'avoir à offrir ou ne devoir offrir aucune alternative raisonnée, mais que l’instinct brut, c'est que, dans ce qui semble validé comme alternative, en politique ou en religion, ils refoulent et occultent la phase raisonnable qui dans laquelle une telle alternative serait considérée comme une aberration.

Cette attitude de considérer la futilité confère au comportement antésulman un contenu allergique à la réalité et à la vérité. La futilité agit comme un enchantement sur l'antésulman : elle lui annonce ou lui évoque, tantôt sur le mode fascinant pour que des choses apparaissent, tantôt sur le mode redoutable pour qu'elles ne se produisent pas. Car la société antésulmane fabrique et recèle ses propres pièges schizophréniques.

A ces derniers correspondent les dispositifs de la dégénérescence, de la sclérose, auxquels l'exercice de la futilité n’offre précisément aucune chance d'y échapper. Les sociétés antésulmanes sont les moins bien loties à résoudre leurs problèmes politiques dans un environnement moderne. 

Cette incapacité de critique de la société antésulmane existante encourage souvent l'imagination futile prospective à la fois pour distinguer dans le présent le possible ignoré et pour orienter vers un avenir incertain. 

La futilité institutionnelle soutient ainsi la dynamique sociale antésulmane par la confiance qu'elle lui octroie dans la gestion de l'esprit et du cœur humains.  […] ».

 

Enfin, afin d’introduire notre prochaine analyse sur la source profonde de notre étude sur  « Degenerescensus musulmanus », il est essentiel de faire appel à notre auteur Nas E. Boutammina qui note  (pages 139-141) :

 

« […] Les intellos  antésulmans sont friands des critiques à l’encontre de l’Occident en l’accusant d’être un ennemi acharné de l’Islam. A coups de conférences, débats et colloques qui ne sont qu’une manifestation de parlotes et de causeries sans consistance et sans intérêts, ils se pavanent, aux yeux d’un ramassis hétéroclites d’antésulmans incultes qui viennent les acclamer. Ces derniers les prennent pour des héros érudits portant secours à l’Islam agressé. 

Ces pseudo intellectuels vivants dans ce même Occident qu’ils décrient, à l’abri des tracasseries financières et matérielles de l’existence ; à la solde d’organisations, de confréries, de sectes ou de courants politiques qui se chargent de satisfaire tous leurs besoins, d’exaucer leur moindre caprice, de combler leur plus petit désir et de diffuser leur plus infime écrit. Cette nomenklatura intello antésulmane fait partie du Système [sic]. 

Quoi de plus aisé que de rendre un Occident coupable de tous les maux qui tiraillent, déchirent et dégénèrent les antésulmans à travers toute la planète ? Surtout que ces mêmes intellos antésulmans sont citoyens de l’Occident . 

La question qui s’y pose est pourquoi ces intellos antésulmans ne s’activent-ils pas à programmer leurs activités [conférences, débats et colloques], leurs engagements dans leurs pays d’origine dégénérés et décadents [celui de leurs parents] afin de sensibiliser leur plèbe et leur gouvernement tyrannique aux préceptes les plus élémentaires de l’Islam, continuellement bafoués ? 

Tous les pays antésulmans ont un grand besoin d’apprendre les enseignements les plus rudimentaires de l’Islam !

C’est dans ces pays antésulmans qu’il est essentiel de prêcher, de sermonner afin que les notions les plus simples de l’Islam soient prises au sérieux. Ce sont les pays antésulmans qui doivent être sensibilisés aux instructions et à la culture de l’Islam. Là est le véritable rôle d’un intellectuel musulman ! C’est dans les pays antésulmans qu’il faut enseigner la parole divine, conseiller, et recommander les valeurs humaines ! […] ».

« […] A la lumière de ce que l’Histoire enseigne, la notion de Tradition des Ancêtres [« Hadiths » & « Sunna »] est assez confuse. C'est l’événement le plus néfaste qui soit arrivé aux musulmans et qui a maintenu leur société dans l’étau de la décadence, de la dégénérescence et cela depuis des siècles !

Cela a commencé timidement au IXe-Xe siècle et n’a cessé de s’affirmer pour atteindre le summum au XIIIe siècle ! C’est l’époque de la compilation de la Tradition  [« Hadiths » & « Sunna »] et le partage du pouvoir des Traditionnistes [uléma, mufti, jurisconsultes, etc.] avec la ploutocratie militaire au XIII siècle dans toutes les institutions et rouages étatiques [politiques, cultuelles, sociales, économiques, etc.]. 

Le XIIIe siècle, date où le Khalifat est offert sur un plateau d’argent à un autre ennemi séculaire [Reconquista espagnole, les Ottomans, etc.]. Le constat s’affiche devant nos yeux actuellement : c’est le règne des Antésulmans ! […] ».

 

Article posté le 23/01/2011

 

Publié dans Discours

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